35 longues années d’une lutte âpre et acharnée de la part des familles des victimes, associations, avocats et nombreux sympathisants dans le reste du monde, simplement pour que le droit, ou plus humainement « ce qui est juste » soit dit, sont aujourd’hui couronnées par un verdict historique, malgré le contexte sécuritaire pénible que traverse le pays ainsi que la situation exceptionnelle qui en découle.
S’il y’a une réconciliation importante ça commence déjà par celle-là. Celle de réconcilier le peuple Burkinabè avec ses institutions, notamment la justice.
Nous souhaitons que ce procès fasse jurisprudence pour en finir avec les nombreux crimes économiques et de sang qui trainent dans les placards de notre histoire, pour enfin restaurer une autorité d’état légitimement acquise par le fait quelle place tous les citoyens de ce pays a égalité, et sans considération de leur statut social devant la justice. Quelque part, nous sommes rassurés quant à l’importance des sacrifices du peuple Burkinabè consentis depuis 2014 pour, dans un premier temps ouvrir ce procès, malgré les multiples pressions nationales et internationales et, dans un deuxième temps consacrer l’indépendance de notre justice.
Il faut replacer l’éthique et la morale au centre de notre gouvernance si nous voulons rassembler les Burkinabè sur les nombreux chantiers qui nous attendent.
Très certainement les conseils des accusés condamnés ne vont pas tarder à réagir en nombreuses procédures, mais le plus important est d’avoir osé communiquer le message de « nul n’est intouchable » et, « il ne doit plus y avoir d’impunité ».
Félicitations donc à l’ensemble de ceux qui ont courageusement travaillé à restaurer la dignité de notre pays ainsi que celle des familles de toutes les victimes qui pourront désormais, je l’espère, enfin faire véritablement leur deuil.
Smockey Bambara, porte-parole du Balai Citoyen in le Journal le Quotidien.