« Quelles sont les bonnes pratiques pour une transition réussie ? Comment les acteurs de la société civile s’organisent pour contribuer à une transition réussie ? », tel est le thème d’une conférence publique animée par le Balai citoyen ce samedi 19 février 2022 à Ouagadougou. L’activité se tient concomitamment dans trois autres villes du pays, notamment Ouahigouya, Koudougou et Bama.
Le Balai citoyen milite désormais pour une transition réussie au Burkina Faso après la prise du pouvoir par le MPSR et la prestation de serment du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba quelques trois semaines après le coup d’Etat. Pour le moment, cette organisation de la société civile pense dorénavant à ce que devrait être la contribution des acteurs de la société civile pour une transition réussie. Également cette conférence se déroule au même moment dans d’autres villes du pays, notamment Ouahigouya, Koudougou et Bama.
D’après Dr Thomas Ouédraogo, directeur du centre de gouvernance démocratique (CGD), un des conférenciers, qu’on le veuille ou pas, le Burkina Faso est déjà en transition. Pour lui, le fait que le président du MPSR ait prêté serment devant le conseil constitutionnel en est la preuve d’un retour en démocratie et du processus de la transition qui est ainsi engagé. « Que vous le vouliez ou non, nous sommes maintenant en transition, les possibilités de riposte sont terminées. Nous sommes aujourd’hui en train de construire un ordre dont il faut trouver les issues », a-t-il souligné.
Selon le directeur exécutif du Centre de gouvernance démocratique, la question principale en ce moment reste de savoir si en tant que démocrate, il faut accompagner le pouvoir du MPSR, le soutenir, l’approuver ou non. « Dans tous les cas, nous sommes dans une transition pour le moins insaisissable. Mais pourquoi faut-il faire quelque chose ? Nous savons que le président (ndlr Roch Kaboré) a été élu au coup KO, un an après, lorsque le coup est intervenu, nous n’avons pas trouvé sa majorité pour le soutenir, son parti pour le soutenir. Nous avons vu après le coup, l’ensemble des partis politiques faire à la limite allégeance et encore pire la communauté internationale s’aligner, en attendant le Burkina Faso n’a pas été sanctionné », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : « On est dans une situation de fait, et il est important d’apporter notre contribution en tant que citoyen, en tant que personne qui aime et qui souhaite voir ce pays aller de l’avant. Donc nous sommes ainsi rentrés en transition », a-t-il affirmé.
Pour une transition et surtout une politique de refondation réussie, il propose aux autorités du MPSR de définir un champ de transformation. Ce qui, selon lui, permettra de proposer de nouveaux textes tout en trouvant des décrets d’application.
Quant à Mathias Ollo Kambou, chargé de la mobilisation du Balai citoyen pour une transition réussie et le retour de la paix et la sécurisation du territoire national, les autorités actuelles doivent être des exemples comme l’a été le père de la révolution burkinabè, le capitaine Thomas Sankara. « C’est pourquoi après l’investiture du président Damiba, il est important que les jours qui viennent ce dernier déclare ses biens publiquement, car comme le disent nos amis grecs et romains, la femme de César ne doit être soupçonnée de rien », a-t-il lancé.
Mathias Kambou a laissé entendre que pour réussir cette transition, il va falloir tirer des leçons des insuffisances de la transition de 2015 en procédant à une « conférence nationale souveraine ». Ce, pour la réalisation de l’opération « mains propres » afin que tous ceux qui ont géré le pays et qui s’en sont souillés les mains y répondent de leurs actes. Et argumente-t-il, qu’ils soient frappés d’« indignité politique ».
Willy SAGBE
Burkina24