Qui sont les ravisseurs de Zinaba Rasmane ?
Si ce n’est pas sur injonction des autorités qu’il a été enlevé, nous sommes tous foutus. Ceux qui sont aux manettes sont en incapacité d’assurer notre sécurité. Si par extraordinaire ce sont les régents actuels du pays, cette attitude est indigne du fonctionnement d’un Etat moderne. Quand il s’est agi de la convocation du Commandement des opérations du théâtre national (COTN), Rasmane Zinaba est allé répondre. Il s’est même rendu compte qu’il y avait une erreur dans l’écriture de son nom.
Par la suite la Justice a été interpellée par les réquisitionnés et à l’issue d’un procès, le verdict est tombé. Que faisons nous du verdict de ce procès ? Si malgré l’avènement des militaires au pouvoir, l’arsenal juridique actuel continue d’être la règle qui régi la marche pays. Si ce sont les princes actuels qui sont à la base de ce kidnapping, ils se trompent de personne.
Zinaba Rasmane, je l’ai connu dans le mouvement altermondialiste dans les années de grand combat de ce mouvement. Il avait avec ses camarades pris au collet le système d’iniquité imposé par le néolibéralisme à travers un système insidieux dont nos chefs du moment semblent aussi vouloir affronter. Au tournant de 2013-2014, nous avons encore vue un jeune plus que déterminé à l’assaut des barricades pour dire non au processus de « dynastisation » que Blaise Compaoré voulait entamer avec son clan. Maître de cérémonie de certaines manifestations hostiles à la modification de la clause limitative du mandat présidentiel, le jeune Zine comme l’appelle les intimes n’a jamais cédé à la compromission.
Rester modeste, il a continué à rouler sur les montures qui ne payent pas la mine. D’où vient qu’au nom d’un certain nombre de tares qu’il voulait dénoncer avec d’autres personnes, il soit kidnappé. Ces tares qui devaient faire l’objet de dénonciation pendant le meeting du 31 octobre sont-elles des réalités ou elles ne les sont pas ? On est obligé de croire qu’il y a la main des maîtres du pays parce que cette pratique est en passe d’être institutionnalisé depuis un certain temps au Burkina Faso.
Courage à Zinaba Rasmane, qui a toujours répondu à l’appel quand il s’agit de lutter pour plus de liberté. Pour le comportement adopté par certains politiques, nous le trouvons déplorables. La queue entre les pattes, ils préfèrent disserter sur ce qui se passe à hier, plutôt que de se préoccuper du sort de leurs camarades qui sont entre les mains des ravisseurs.
Allons-nous céder à la chape de plomb ? Le philosophe français, Jean Paul Chartres disait pendant la deuxième guerre mondiale que : « L’homme n’est que l’expression parfaite de sa liberté » et qu’il n’avait jamais été aussi libre qu’au temps de l’occupation allemande. En ce moment de tentative de penser unique et inique restons libres dans la tête. Malgré le refus d’une opinion contraire de ceux qui ont les armes. Continuons de parler.